De petits courants électriques peuvent activer certains types de cellules immunitaires et relancer ou accélérer ainsi le processus de cicatrisation d’une plaie. L’efficacité de cette application « bio-électromagnétique » sur la vitesse de cicatrisation a déjà été documentée. Cette nouvelle étude de l’Université de Californie- Davis, complète ainsi les connaissances : alors que les personnes atteintes de diabète souffrent souvent de plaies chroniques, comme les ulcères à retard de cicatrisation, les chercheurs montrent, que justement, cette lenteur du processus de cicatrisation est associée à des courants électriques (trop) faibles au niveau des plaies. Des données, présentées dans les Scientific Reports suggèrent donc à nouveau l’intérêt de micro-courants dans la gestion des plaies diabétiques.
La recherche a évalué l’intensité des champs électriques et rapproché ces données de l’évolution de la cicatrisation de lésions ophtalmiques. Ces travaux confirment qu’une cicatrisation ralentie est associée à des courants électriques faibles au niveau des plaies.
L’auteur principal, le Dr Min Zhao, professeur d’ophtalmologie et de dermatologie commente ainsi ses résultats : « c’est la démonstration, dans les plaies diabétiques ou des plaies chroniques, que le signal électrique naturel est altéré et corrélé à une cicatrisation retardée. En corrigeant ces champs électriques nous avons une approche totalement nouvelle de la gestion des plaies diabétiques chroniques ».
Champs électriques et cicatrisation des plaies : aux tissus vivants, sont associés des champs électriques spécifiques. La même équipe avait déjà démontré que certains niveaux d’intensité de ces champs électriques sont associés à la cicatrisation de lésions de la cornée, la couche extérieure transparente de l'œil. Ici, en utilisant une sonde très sensible pour mesurer ces champs électriques dans les cornées des yeux de souris, les chercheurs montrent :
- une déficience de courants électriques dans les yeux de souris diabétiques vs les souris en bonne santé,
- que cette déficience est associée au retard de cicatrisation,
- que l’application de micro-courants induit une migration cellulaire le long de ces courants électriques et la fermeture de la plaie sous 48 heures.
Les chercheurs constatent également que les cellules cornéennes humaines exposées à des niveaux élevés de glucose montrent une réponse moindre au champ électrique.
La perspective est d’adapter le champ électrique au type de tissus vivants, pour accélérer le processus de migration cellulaire, lors de la phase de bourgeonnement.
Source : Scientific Reports, 2016; 6: 26525 DOI: 10.1038/srep26525 Diabetic cornea wounds produce significantly weaker electric signals that may contribute to impaired healing
Copyright © 2016 AlliedhealtH www.santelog.com