Un patient diabétique sur 4 souffrira d’un ulcère du pied diabétique, une plaie, chronique, directement associée à des infections des tissus et des os et qui peut ainsi conduire à l’amputation. Avec la hausse des taux de diabète, des ulcères du pied et des plaies diabétiques, le défi est donc d‘éviter le maximum d’amputations. Un nouveau « pansement » à base de membrane amniotique permet d’accélérer la cicatrisation des plaies réfractaires au traitement standard. A découvrir dans le British Medical Bulletin.
Chez les patients atteints de diabète, une simple coupure ou égratignure peut entraîner des complications graves. Les patients diabétiques ont un risque 8 fois plus élevé de subir une amputation par rapport à la population non diabétique. Parce que la peau ne cicatrise pas rapidement, les bactéries peuvent se coloniser dans le tissu lésé, conduisant à des ulcères chroniques. Ainsi, la plus fréquente des plaies diabétiques, l’ulcère du pied diabétique est l’une des causes les plus fréquentes d’amputation des membres inférieurs. La moitié de tous les patients atteints devront subir une amputation. Or un patient à pied diabétique amputé a 50% de risque de décès. Cependant, la plupart des amputations pourraient être évitées avec les soins appropriés des infections du pied diabétique. En France, pourtant, on recense entre 8 et 10.000 amputations par an à cause du diabète, 50.000 aux Etats-Unis. Au-delà de ce risque extrême, l’ulcère du pied diabétique est douloureux et handicapant, empêchant la marche et d'autres activités quotidiennes.
Les pansements à base de membrane amniotique humaine, le tissu qui couvre le placenta durant le développement du fœtus constituent une approche innovante de ces plaies diabétiques chroniques. Après la naissance, la membrane est expulsée avec le reste du placenta et finirait normalement comme déchet.
C’est pourtant une nouvelle option prometteuse pour les patients dont les plaies ne cicatrisent pas avec les soins et les dispositifs de pansement standards. La pose de la membrane sur la plaie permet d’accélérer la cicatrisation : le Dr Dusko Ilic, professeur de sciences au King College de Londres, expert en médecine régénérative a testé l'utilisation de dispositifs médicaux fabriqués à partir de tissus de membrane amniotique humaine dans le traitement des plaies chroniques. La membrane est riche en facteurs de croissance, en cellules souches et en nutriments (pour le développement de l'embryon). La préparation de la membrane conserve l'échafaudage de protéines, riche en collagène. Le procédé est déjà utilisé par 2 laboratoires en Europe et un peu plus dans le monde, dont Derma Sciences (Princeton, New Jersey) - Visuel ci-contre, MiMedx et Osiris Therapeutics (Columbia, Maryland). Une collecte de membranes est organisée par ces fabricants auprès de femmes devant accoucher par césariennes planifiées. Quelques heures après le don de la membrane, le laboratoire commence à traiter le « matériau ». Le dispositif final, stérile, peut être stocké jusqu'à 5 ans.
Source :
British Medical Bulletin November 17, 2015 doi: 10.1093/bmb/ldv045 Human embryonic and induced pluripotent stem cells in clinical trials
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