C’est une nouvelle forme de thérapie par pression négative qui nous est décrite par une équipe britannique. En plaçant un petit dispositif qui crée un vide au-dessus de l'incision post-opératoire, qui rapproche les berges de la plaie, et qui élimine les exsudats et le risque d’infection, les chercheurs comptent bien réduire les durées d’hospitalisation et les complications de plaies post-op. Un dispositif présenté dans la revue Bone & Joint Research qui trouve toute sa légitimité dans l’arthroplastie du genou ou de la hanche.
L’arrivée de la Thérapie par Pression Négative (TPN) a été une véritable révolution dans la prise en charge des plaies chroniques. En effet, par une action mécanique liée à la pression négative, associée à un drainage et un maintien en milieu humide, la TPN est une alternative efficace, complémentaire de la chirurgie, ou en deuxième intention pour la cicatrisation de plaies chroniques. Ainsi, aujourd’hui, bien qu'il existe de multiples options de traitement et dispositifs adaptés à chaque type de plaie, de nombreux médecins comptent presque exclusivement sur la TPN. La TPN peut être utilisée dans le traitement de différents types de plaies : sur des plaies aigues, traumatiques ou post opératoires, la TPN, en première intention lorsque la perte de substance est importante et que la plaie ne peut être suturée. Sur des plaies chroniques (escarres, ulcères), en deuxième intention, après échec de soins locaux associés à une prise en charge générale adaptée. Dans les 2 cas, la TPN va permettre d’accélérer le bourgeonnement avec l’obtention d’un tissu de granulation de qualité.
Cette variante de la TPN, la thérapie par pression négative « incisionnelle », pourrait avoir d'énormes implications pour les soins de plaies post-opératoires : cette nouvelle version fonctionne de façon similaire, mais avec un ajustement d’importance, une petite pompe à pression négative placée au-dessus de l’incision qui crée le vide, rapproche les berges de la plaie et protège de toute infection. Dans cette zone de vide, et jusqu'à une semaine, les exsudats sont éliminés et le processus de cicatrisation peut progresser en toute tranquillité.
Les essais cliniques menés durant une année chez 220 patients ayant subi une arthroplastie du genou ou de la hanche montrent :
- Un temps d'hospitalisation très réduit, entre 1 et 10 jours par rapport aux patients traités avec des dispositifs de pansement (entre 2 et 61 jours).
- Une forte réduction du taux de complications chirurgicales, de 8% avec le traitement standard à 2%, avec la TPN incisionnelle.
D'autres avantages collatéraux : les auteurs soulignent que la technique permet aussi une réduction du nombre de changements de pansements ou du nombre de pansements utilisés chez les patients avec IMC élevé. Enfin, à la clé également, des économies considérables à l’hôpital et des bénéfices appréciables aussi pour le patient, en termes de rétablissement. « Des niveaux élevés d'exsudats ou les infections de plaies entraînent embarras, inconfort et anxiété importante pour le patient. Cette TPN « nouvelle génération » peut non seulement aider à la cicatrisation de la plaie mais aussi contribuer à la confiance des patients ».
Source : Bone & Joint Research 2016 DOI: 10.1302/2046-3758.58.BJR-2016-0022.R1 Incisional negative pressure wound therapy dressings (iNPWTd) in routine primary hip and knee arthroplasties
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