Le microbiome de la peau humaine est incroyablement varié et un seul centimètre carré peut contenir jusqu’à un milliard de microorganismes, parmi lesquels bactéries, champignons, virus et arthropodes. En présence de plaie, ces environnements dynamiques deviennent souvent plus compliqués et les types de microorganismes à proximité des tissus nécrosés ou endommagés réduisent l’efficacité des normales réponses immunitaires ou d’un antimicrobien standard.
Le traitement des plaies chroniques représente un défit constant, est souvent onéreux et requiert des ressources intensives. Des raisons biologiques ou physiologiques sont à la base d’une incapacité à cicatriser et les biofilms microbiens jouent un rôle pathogénique dans cette incapacité.
Les recherches ont montré que le microbiote cutané standard est essentiel au maintien de la santé générale et joue un rôle clé dans les fonctions métaboliques et homéostatiques. L’intérêt pour la relation entre microbiote et maladie s’est accru et, bien que des recherches supplémentaires soient encore nécessaires dans ce domaine, grâce aux nouveaux outils d’analyse de ces données il est de plus en plus évident que le microbiome cutané entre en jeu dans diverses affections ou maladies.
Le microbiote de la peau pourrait avoir un impact sur une ample variété d’affections et maladies, y compris le cancer colorectal et la maladie intestinale. Il joue un rôle encore majeur dans les maladies de la peau d’origine immunologique et autres affections cutanées telles que l’acné, la dermatite, la rosacée, le psoriasis et les plaies chroniques.
Microbiote et plaies chroniques
Des chercheurs ont démontré que les biofilms pathogènes réduisent la capacité de cicatrisation et augmentent le risque d’infection. Le microbiote dans la plaie est souvent différent de celui des surfaces cutanées saines du même individu. Cette relation complexe n’est pas tout à fait comprise mais si ce microbiote protège des maladies, il peut également prolonger les lésions et en retarder la cicatrisation.
Les techniques avancées d’ARNr ont décelé certains colonisateurs des plaies qui n’avaient pas été détectés grâce aux cultures. D’autres résultats significatifs ont également démontré des niveaux supérieurs de bactéries anaérobies dans les plaies, ce qui pourraient contribuer au retard de cicatrisation. De plus, le type de lésion, sa gravité, ses complications et sa localisation influencent la diversité et la composition du microbiote qui devient de plus en plus semblable au microbiote de la peau saine à mesure que la plaie cicatrise.
Futur traitement des plaies chroniques
Bien que son efficacité ne soit pas clairement démontrée, le traitement antibiotique est actuellement l’approche principale pour une plaie chronique. Son principal inconvénient est l’incidence croissante de bactéries résistantes aux antibiotiques. Cette thérapie devrait être utilisé uniquement en cas d’infections actives et non de plaies chroniques. Bien qu’il soit probable que le traitement des plaies chroniques dépendra amplement à l’avenir des analyses génétiques permettant un traitement personnalisé, notre connaissance de quel type de microbiote est néfaste et quel type est bénéfique est encore limitée. Alors que cette connaissance s’accroît, il en sera de même pour les niveaux de sophistication de ce type de traitement.
Sans cette connaissance fondamentale, le meilleur choix thérapeutique en ce qui concerne les biofilms pathogènes dans les plaies chroniques repose sur l’utilisation d’une approche multiple comportant une détersion initiale de la plaie et un débridement fréquent suivi par l’application de pansements antimicrobiens appropriés.
Source : WoundSource; The Skin Microbiome: Factors Related to Wound; Chronicity; December 31st, 2018.