Chez les patients diabétiques, le risque d’amputation est 8 fois plus élevé de par la prévalence des plaies chroniques qui se développent chez ces patients à partir d’une simple coupure ou égratignure. Des plaies qui viennent s’ajouter à la maladie pour les patients et qui représentent un fardeau énorme pour la santé publique en raison de leur difficulté et de leur durée de cicatrisation. Une nouvelle étude de l’Université de l’Illinois évoque à nouveau la solution médicamenteuse pour accélérer la cicatrisation de ces plaies. Cette fois, c’est le glyburide (ou glibenclamide), un antidiabétique qui est suggéré comme efficace dans la cicatrisation. Des données relayées par le site Advanced Tissue.
Ce n’est en effet pas la première tentative de recourir au médicament pour traiter localement les plaies diabétiques : En 2010, une équipe de Stanford avait testé la déféroxamine, avec un gain de 10 jours sur la durée moyenne de cicatrisation. En 2011, des chercheurs de l'Université de Harvard et de l'Université hébraïque ont eu recours à des nano-cellules de cytokines, pour accélérer le processus de réparation de la matrice extracellulaire. En 2014, c’est une équipe de la Johns Hopkins qui teste une combinaison de 2 médicaments déjà approuvés et réussissent à accélérer les taux de cicatrisation, pour des plaies post-op, des ulcères et des brûlures.
Ici, c’est le glyburide, un des médcaments possibles dans le traitement du diabète de type 2 qui montre des résultats prometteurs, lorsqu’appliqué directement sur la plaie. Son mécanisme d’action est d’aider l’organisme à produire plus d’insuline ce qui contribue à réduire la glycémie. Alors que le taux d’efficacité du glyburide est estimé entre 80 et 85%, cette équipe de l'Université de l'Illinois (Chicago) a fait l’hypothèse d pouvoir développer, à partir du médicament, un traitement plus efficace des plaies diabétiques.
Le glyburide est donc testé comme agent de cicatrisation, chez les souris de laboratoire. Ces travaux montrent que les plaies de souris modèles de diabète non seulement cicatrisent plus rapidement, et avec moins de complications. Le glyburide semble de plus désactiver une protéine clé, « NLRP3 », qui active la réponse inflammatoire ce qui incite les macrophages à détruire les tissus. L’application du glyburide en désactivant NLRP3, empêche l’inflammation chronique et laisse les macrophages travailler plus efficacement à la préparation de la cicatrisation.
Des essais humains chez l’Homme sont déjà prévus, dès 2016, chez 60 patients atteints de diabète, dont la moitié verront leurs plaies traitées par glyburide. Mais, au-delà, du médicament lui-même, c’est un nouveau paradigme qui s’ouvre dans le traitement des plaies chroniques : la promesse et la place de certains médicaments, déjà approuvés, dans le processus de cicatrisation. Bien évidemment, c’est un plus, qui vient s’ajouter à bien d’autres gestes et dispositifs dans le protocole de traitement de la plaie.
Source: Advanced Tissue February 26, 2016 Diabetic Drug Could Be Used to Improve Wound Healing
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