Un kyste pilonidal est une poche située dans la partie supérieure du sillon interfessier. Ce phénomène est dû généralement à un poil dur ou incarné et peut rester latent pendant des années sans aucune conséquence grave. Cependant, l’inflammation et l’infection du kyste provoquent un abcès nécessitant l’incision afin de drainer la matière infectée. Ces abcès peuvent être récurrents.
Les facteurs de risque du kyste pilonidal sont les antécédents familiaux, un travail sédentaire, une forte pilosité, l’usage du tabac et l’obésité. Il est plus courant chez les jeunes adultes et les hommes en souffrent de trois à quatre fois plus que les femmes. Le frottement des vêtements, le fait de porter des habits serrés ou de rester assis de façon prolongée peuvent également être cause d’inflammation.
Le traitement d’un kyste pilonidal implique l’incision et le drainage de la zone concernée. Des antibiotiques par voie orale ne sont généralement pas nécessaires car il s’agit d’une infection localisée. Après l’incision, il faut irriguer quotidiennement la plaie au moyen d’une seringue avec de l’eau stérile ou une solution détergente. Il faut aussi remplir la plaie, sans trop la comprimer, afin de favoriser la cicatrisation en partant de la base.
Ces plaies sont généralement difficiles à atteindre par le patient et il est important qu’il dispose d’une personne à même de l’aider. La décharge est fondamentale pour une bonne cicatrisation. Le patient doit éviter toute pression, frottement et cisaillement (position assise prolongée, vêtements serrés) sur la zone pendant la cicatrisation. La gestion de l’humidité est également importante et peut s’effectuer à l’aide d’un pansement absorbant, à moins que le patient ne nécessite de beaucoup de drainage, ce qui pourrait demander une pression négative. Les bains ne sont pas recommandés pendant la période de cicatrisation ni pendant une inflammation aiguë.
L’éducation du patient.
Pour prévenir toute récurrence du kyste pilonidal, le patient devrait être instruit sur les techniques de détersion, l’élimination des poils, la décharge et le choix des vêtements. Il devra maintenir la zone propre, par exemple en utilisant des linguettes nettoyantes après tout passage aux toilettes. Certains médecins spécialisés dans les maladies infectieuses recommandent des douches à la chlorhexidine deux fois par semaine, en laissant la chlorhexidine agir pendant une minute avant de rincer. L’épilation au laser est efficace chez de nombreux patients. La décharge est fondamentale et il faut éviter de rester assis trop longtemps ou de porter des vêtements qui causent un frottement, compriment la zone ou ne laissent pas passer l’air (jeans, vêtements serrés, strings, etc.).
Parfois, le patient doit se faire réopérer car la plaie ne se referme pas, mais la présence de tissu cicatriciel ne favorise pas la nouvelle cicatrisation. Si la révision chirurgicale n’est pas envisageable ou bien a déjà été effectuée sans que la plaie ne se referme, il faut alors gérer les risques d’infection, tenter de réduire ou de maintenir les dimensions de la plaie, appliquer les pansements appropriés, réduire la douleur par l’usage de pansements confortables et d’anesthésiques locaux et contrôler régulièrement la plaie.
Des thérapies avancées peuvent également être envisagées pour réduire les dimensions de la plaie. L’alimentation du patient devrait être adaptée pour un apport nutritionnel correct et une hydratation adéquate. Comme pour toute plaie qui ne cicatrise pas, une culture de la plaie ainsi qu’une biopsie devraient être effectuées pour éliminer toute malignité. D’autres comorbidités devraient être prises en compte, comme par exemple le diabète, l’usage de tabac et d’anticoagulants.
Source : Wound Source; Wound Care Options for the Pilonidal Cyst; January 10th, 2019.