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Le thé vert pour contrer l’odeur des plaies tumorales.

Les plaies bourgeonnantes malignes (MFWs : malignant fungating wounds) sont des plaies tumorales, ulcérées à la peau, à l’aspect bourgeonnant et irrégulier de type « chou-fleur ». Liées à l’infiltration de la tumeur ou de la métastase dans la peau, elles peuvent se développer partout sur le corps et touchent environ 5% à 10% des patients atteints de cancer. Elles impactent sévèrement l’intégrité de la personne avec des symptômes « marquants » comme des saignements, l'odeur et l'exsudat. Alors que l’odeur est un des aspects les plus impactants, à la fois pour le patient et le soignant, il y a un grand besoin de stratégies, y compris complémentaires et alternatives, visant à la gérer sur le site de la plaie. Cette revue de la littérature, proposée dans la revue Chronic Wound Care Management and Research, suggère l’efficacité de plusieurs de ces thérapies sur la réduction de l’odeur de la plaie.

 

La plaie cancéreuse est une plaie tumorale qui peut être une tumeur primitive ulcérée à la peau ou une récidive cutanée. Son évolution dépend donc avant tout de l'évolution de la maladie cancéreuse et de la réponse du patient aux traitements (chimiothérapie, radiothérapie, etc.). Elle se distingue clairement des autres types de plaies rencontrées en oncologie, dont les plaies aiguës, liées aux traitements (ex : post opératoire, radiodermite) ou indépendantes des traitements (ex : traumatique) ou les plaies chroniques, induites par les traitements (ex : radionécrose) ou indépendantes des traitements (ex : escarre, ulcère). Leur grande particularité est de ne pas suivre un processus de cicatrisation normal (phase vasculaire et inflammatoire, phase de prolifération et phase de remodelage), mais d'évoluer au gré des traitements et de leur efficacité. L'obtention d'une cicatrisation n'est donc qu'un objectif parmi d'autres et les soins locaux ne suffisent pas à traiter la plaie.

 

Cet examen de la littérature propose une synthèse des données portant sur l’efficacité des thérapies complémentaires et alternatives dans la gestion des odeurs dans ce type de plaies. Les chercheurs de la National University of Ireland et de l’University of Applied Sciences Western Switzerland, ont travaillé à partir de 9 bases de données et ont retenu 4 études dont un essai contrôlé randomisé et 3 études de cas.

Parmi les stratégies alternatives étudiées :

  • l'utilisation de sachets de thé vert comme un pansement secondaire,
  • l’utilisation d’huiles essentielles, soit combinée avec une crème appliquée sur la plaie, soit un pansement secondaire.

 

Dans l’essai contrôlé, le thé vert a été utilisé comme une solution pour nettoyer la plaie avant l'application du sachet de thé vert comme pansement secondaire vs de la poudre de métronidazole, pour la gestion des odeurs et durant 7 jours.

Cet examen constate que tous les patients rapportent une réduction des odeurs et de l'inconfort physique, et une amélioration de l'interaction sociale et de l'appétit,

Si cette amélioration reste non statistiquement significative dans l’essai contrôlé randomisé, toutes les études de cas rapportent une amélioration de la gestion des odeurs.

 

Ces premiers résultats qui suggèrent notamment que le thé vert peut avoir un potentiel prometteur comme un pansement secondaire pour gérer les odeurs, appellent a minima, à mener des recherches plus larges.

 

Source :

Chronic Wound Care Management and Research March 2016 Complementary and alternative therapies for management of odor in malignant fungating wounds: a critical review

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