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Interrompre le cycle du biofilm : stratégies d’évaluation et de gestion de la charge bactérienne des plaies.

Les progrès permettent de mieux identifier les biofilms. Leur développement s’effectue selon un modèle commun : contact, formation de micro-colonies, maturation et propagation. Le contact initial est réversible, mais l’ancrage devient plus fort lorsque que les cellules se multiplient et changent leurs expressions génétiques. Ce procédé de communication entre les cellules, appelé détection du quorum, leur permet de survivre.

 

Évaluation des plaies

Les cliniciens qui évaluent les plaies devraient être précis et détaillés et inclure le passé clinique ainsi que tout signe et symptôme, mais aussi effectuer des examens microscopiques des cultures et des tissus afin d’aider à identifier les microorganismes qui en sont la cause. Les méthodes de culture conventionnelles manquent de sensibilité et les études ont démontré l’échec constant d’identification des types d’organismes présents dans le biofilm. La technologie fondée sur l’ADN et les méthodes moléculaires sont plus adaptées que les méthodes de culture conventionnelles pour l’identification des colonies de biofilms. L’emploi d’une approche multidisciplinaire, accompagné d’une bonne détersion de la plaie et des principes établis des soins des plaies, permettra de meilleures possibilités de guérison. La recherche démontre que les microorganismes envahissent rarement les tissus sains, sauf si le lit de la plaie est compromis.

 

Stratégies pour la répression des biofilms

De nombreuses stratégies et thérapies sont très efficaces pour réprimer l’activité des biofilms dans la plaie, le but étant de toucher uniquement le biofilm et non les mécanismes de défense et de cicatrisation de l’organisme. Un débridement agressif, des antiseptiques topiques, des antibiotiques systémiques, une identification ADN des microorganismes et la gestion des facteurs de l’hôte (décharge, compression, diabète, nutrition) font tous partie de l’approche.

 

Les méthodes de débridement pour éradiquer les biofilms servent à préparer le lit de la plaie en vue de la cicatrisation. Il est impératif de maintenir le lit de la plaie libre de tissu dévitalisé et de biofilm afin de favoriser le processus de cicatrisation. Si des colonies de biofilms contaminent le lit de la plaie, la transition vers une cicatrisation devient complexe. Depuis 2006, la combinaison de différentes méthodes de débridement s’est avérée avantageuse pour la gestion des plaies complexes ainsi que de divers tissus pathologiques. Le développement des biofilms déclenche les défenses physiques et métaboliques. Ces défenses permettent au biofilm de résister aux antimicrobiens qui aliènent généralement les cellules planctoniques et impliquent une résistance aux défenses de l’hôte, aux biocides, aux antibiotiques et aux UV. Un débridement chirurgical séquentiel des plaies perturbe la croissance des biofilms ainsi que les facteurs inhibiteurs et peut porter à une cicatrisation plus rapide. Il est difficile d’en prédire les résultats car on ne connaît toujours pas la profondeur nécessaire à inciser pour retirer la totalité de la colonie du biofilm.

 

- Le débridement biologique utilise des asticots de Lucilia sericata (mouche verte), élevés en environnement stérile, pour digérer les tissus morts et les agents pathogènes. Ils sont appliqués sur le lit de la plaie et « confinés » sous un pansement qui peut être sur mesure et pré-assemblé ou bien fabriqué sur le moment.

 

- Le débridement par ultrason concentre l’énergie ultrasonique en se servant d’une curette qui entre délicatement en contact avec le lit de la plaie, sépare et enlève le tissu indésirable tout en préservant le tissu de granulation sain. Utilisé conjointement au débridement chirurgical conservateur, il s’est démontré efficace in vitro pour réduire les biofilms dans l’agar semi-solide ou sur un modèle significatif d’explant de peau de porc.

 

- Le débridement enzymatique s’effectue par application d’un agent topique prescrit qui liquéfie chimiquement et engloutit les tissus nécrosés dans la matrice de la plaie par l’action des enzymes. Certains agents antimicrobiens utilisés conjointement aux collagénases peuvent réduire l’efficacité du débridement enzymatique. Cette méthode peut être utilisée conjointement au débridement chirurgical. Elle peut être coûteuse, selon la couverture médicale, mais des programmes à prix réduits sont possibles. Le débridement enzymatique est habituellement utilisé dans les soins à long terme car il est moins douloureux et les infirmiers peuvent l’appliquer quotidiennement.

 

- Le débridement autolytique est la méthode la plus lente et la plus utilisée dans les soins à long terme. Elle ne procure aucune douleur et utilise sous un pansement les enzymes et l’humidité propres à l’organisme pour liquéfier le tissu non viable. Une humidité équilibrée ainsi qu’un changement fréquent du pansement et un bon niveau d’absorption sont importants. Les types de pansements généralement utilisés sont les hydrocolloïdes, les hydrogels et les films transparents (semi-occlusifs et occlusifs).

 

- Le débridement mécanique s’effectue par irrigation, hydrothérapie, pansements humides à laisser sécher et technique d’abrasion. Il est très économique mais peut endommager les tissus sains et être douloureux. Les pansements humides à laisser sécher sont déconseillés dans les soins à long terme en raison des options modernes disponibles. Ils éliminent des plaies l’écoulement et le tissu nécrosé. Les pansements humides à maintenir humides sont une meilleure option. Ils éliminent l’écoulement et le tissu nécrosé et favorisent la cicatrisation. Les plaies profondes avec affaissement et creusement doivent être pansées sans serrer. Sans pansement, l’espace pourrait se fermer et former une poche, empêchant ainsi la cicatrisation et provoquant une infection ou un abcès. Ce type de pansement doit être remplacé quotidiennement, alors qu’un pansement humide à laisser sécher doit être changé toutes les quatre à six heures.

 

- Le débridement chirurgical ou chirurgical conservateur doit être effectué par un professionnel au moyen d’instruments chirurgicaux tels que scalpel, curette, ciseaux, rongeur et forceps. Ce type de débridement favorise la cicatrisation car elle élimine le biofilm et le tissu dévitalisé. Le niveau de débridement est déterminé par le niveau de suppression du tissu dévitalisé. Le débridement chirurgical est le type le plus agressif de débridement et est effectué en salle opératoire. Le débridement conservateur peut être effectué dans une clinique ou au chevet du patient au moyen d’instruments stériles.

 

- Traitements/produits antibiofilms à usage topique. Les pansements imprégnés contiennent des agents antibiofilms et comportent d’autres bénéfices. Ces catégories de pansements incluent les collagènes, les mousses, les alginates, les hydrocolloïdes, les hydrogels et les gazes. Les agents antimicrobiens qui contiennent des désinfectants, antiseptiques et antibiotiques topiques sont eux aussi amplement utilisés sous forme de solution et de gel, par exemple le cadexomère à l’iode, l’iode, l’argent ionique, l’argent, la sulfadiazine argentique, le polyhexaméthylène biguanide (PHMB), l’hypochlorite de sodium, le bleu de méthylène, le violet de gentiane et le mupirocine.

Source : WoundSource; Breaking the Biofilm Cycle: Strategies for Evaluating and Managing Wound Bioburden; December 31st, 2018.

 

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