Bien que les personnes soient fascinés depuis des milliers d’années par la régénération des tissus et des organes, ce sujet est encore relativement peu connu. Le Dr. Yuval Rinkevich, directeur du groupe de recherche sur les thérapies cellulaires dans les pathologies pulmonaires chroniques auprès de l’Institut de biologie et de pathologie pulmonaires du Helmholtz Zentrum de Munich, étudie la question dans un projet baptisé « ScarLessWorld ».
Ils ont été à même de démontrer que les fibroblastes (les cellules du tissu conjonctif de la peau responsables de la cicatrisation des plaies) ne constituent pas une population uniforme. Il en existe quatre différents types et c’est la composition de ces quatre types qui détermine l’étendue de la cicatrice.
Si la peau d’un embryon en voie de développement est lésée, elle se régénère. Mais au cours des stades successifs de la vie, la blessure produit une cicatrice. Ce phénomène est dû aux différentes proportions des fibroblastes de la peau : à mesure que le développement progresse, le nombre de cellules régénératives diminue alors que le nombre de cellules cicatrisantes augmente. Lorsque les chercheurs ont transplanté des fibroblastes d’un embryon de souris dans les plaies de souris adultes, la formation de cicatrice en a été réduite de manière significative.
Dr Rinkevich souhaite utiliser de nouvelles approches expérimentales afin de comprendre ce phénomène et, à long terme, le reproduire en clinique. Le projet « ScarLessWorld », prévoit en effet de répertorier les lignées de fibroblastes dermiques, d’utiliser des techniques d’imagerie afin de déterminer les dynamiques des fibroblastes pendant la guérison des plaies, d’identifier les gènes responsables de la régénération et de la cicatrisation et, enfin, de traduire ces résultats sur de la peau humaine.
Les options pour prévenir la formation de cicatrice en cas de larges plaies, de brûlures et autres lésions similaires sont actuellement extrêmement limitées. Si cette approche est un succès, elle serait probablement adaptée à d’autres pathologies, telles que la fibrose pulmonaire dans laquelle le tissu pulmonaire est cicatriciel. Ce projet bénéficiera d’une bourse « Consolidator Grant » du Conseil européen de la recherche (CER) d’environ deux millions d’euros sur cinq ans.
Source : Eurekalert; Targeting scar-free wound healing; Dec. 3 2018