Des scientifiques indiens viennent de mettre au point un nouveau composé à base de nanoparticules de cellulose de bambou et d'argent capable de mieux traiter les lésions cutanées. Cette avancée, présentée dans la revue spécialisée Carbohydrate Polymers qui témoigne des progrès incessants accomplis dans les dispositifs de soin de plaies, va conduire à des pansements et des onguents à propriétés antibactériennes démultipliées.
Les chercheurs du CSIR-Institute of Himalayan Bioresource Technology et de l’Academy of Scientific and Innovative Research (New Delhi) ont cherché à se séparer de certains inconvénients liés aux matériaux de pansement actuels dont l'odeur et une porosité parfois insuffisante et optimiser la capacité de cicatrisation : leur objectif est de mieux accueillir et gérer l’humidité de la plaie (cicatrisation dirigée) et, en même temps prévenir l'infection microbienne et faciliter le retrait au moment du changement, pour réduire la douleur.
Les plantes sont la plus grande source naturelle de cellulose, mais restent trop largement inexplorées pour des applications biomédicales comme la cicatrisation des plaies : mais ici, les chercheurs ont synthétisé des nanobiocomposites en insérant des nanoparticules d'argent (AgNP) dans une matrice de nanocristaux de cellulose, isolés de 2 espèces de feuilles de bambou (Dendrocalamus hamiltonii et Bambusa bambos), la cellulose étant une composante majeure de la paroi cellulaire de la plante. Pourquoi du bambou ? Parce la plante pousse très vite et présente des segments suffisants, entre ses nœuds pour pouvoir isoler facilement et à bas coût ces nanocristaux de cellulose.
In vitro : les nanocomposites obtenus, exposés durant une nuit aux bactéries infectieuses confirment une forte activité antibactérienne : ces nanocomposites inhibent la croissance des bactéries en libérant des nanoparticules d'argent collées à la membrane cellulaire qui entraînent la rupture des cellules bactériennes.
In vivo : Chez la souris modèle de plaies aiguës, la pommade et les films fabriqués à partir de ces nanocomposites à base de bambou permettent une cicatrisation complète. Le composite maintien le bon degré d’humidité sur le site de la plaie et stimule, comme attendu, les activités de certaines enzymes, qui favorisent l’épithélialisation et la régénération des cellules de la peau. Mais ce n’est pas tout : ces fameux composites induisent croissance des fibres de collagène et stoppent la prolifération de cellules immunitaires spécifiques qui déclenchent l'inflammation et retardent la cicatrisation. Après deux semaines, quelques follicules pileux se développent au site de la plaie chez la souris suggérant une réparation tissulaire complète et achevée. Précisément, ces dispositifs permettent de :
- réduire l’inflammation et d’induire une angio/vasculogenèse dès le 3è jour,
- d’induire une augmentation des fibroblastes et de la teneur en collagène au 8è jour,
- de favoriser épithélialisation dès le 14è jour.
C’est donc déjà une preuve de concept pour le soin de plaies aiguës. Les chercheurs doivent encore confirmer ces résultats et sont déjà en cours de tests pour d'autres types de plaies. Cependant, ces pansements à base de nanocomposites apparaissent déjà comme des candidats très prometteurs, très efficaces, biocompatibles et faciles à appliquer, pour une réparation efficace de la peau.
Source : Carbohydrate Polymers 2017 Jan 2 doi: 10.1016/j.carbpol.2016.08.065 In situ functionalized nanobiocomposites dressings of bamboo cellulose nanocrystals and silver nanoparticles for accelerated wound healing
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