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Des cicatrices moins visibles avec l’âge.

Il est plutôt rare qu’une fonction organique s’améliore avec l’âge, pourtant, selon les résultats publiés dans la revue Cell Reports, l’âge favorise la régénération tissulaire des tissus lésés, réduisant ainsi l’aspect de la cicatrice. C’est ce qu’a découvert une équipe de chercheurs de l’Université de Pennsylvanie.

 

Il existe deux processus distincts de réparation des lésions : la cicatrisation et la régénération tissulaire. La cicatrisation donne lieu à une cicatrice. La régénération tissulaire restaure l’architecture tissulaire d’origine et n’engendre donc pas la formation de cicatrice. En général, les mammifères réparent les tissus lésés au moyen de la cicatrisation. L’équipe de Pennsylvanie a observé que, chez les jeunes souris, les lésions ont donné lieu à une cicatrice alors que chez des souris plus âgées, ces lésions cutanées se sont régénérées sans cicatrice. Il avait déjà été observé que les cicatrices étaient plus minces chez les personnes âgées, sans cependant parvenir à identifier le mécanisme moléculaire à la base de ce changement.

 

Thomas H Leung, principal auteur de l’article, a étudié ce phénomène afin d’en comprendre le mécanisme et d’appliquer ces principes à la régénération de l’épiderme humain. Pour cela, il a eu recours à une technique bien rodée, la parabiose, dans laquelle deux souris sont unies chirurgicalement et partagent le même système circulatoire.

 

Les chercheurs ont constaté que la souris plus âgée, à laquelle on avait procuré des lésions à l’oreille, cicatrisait comme la jeune souris ; sa peau ne se régénérait plus aussi bien. La jeune souris devait donc avoir dans le sang un facteur circulatoire qui favorise la formation de cicatrice et empêche la régénération tissulaire.

 

Ce facteur circulatoire a été identifié grâce à des études en génomique pour comparer la peau lésée des souris. Ils se sont concentrés uniquement sur les gênes des protéines circulantes et se sont rapidement focalisés sur la CXCL12 (également  appelée SDF-1), qui avait déjà été identifiée auparavant comme jouant un rôle dans la régénération tissulaire de la peau, des poumons et du foie.

 

Afin de prouver que la CXCL12 pourrait bien être le facteur causal, ils ont provoqué chez une souris une carence en CXCL12 uniquement dans la peau. Une fois éliminée la fonction de la CXCL12 dans la peau, même les jeunes souris ont commencé à régénérer la peau, se comportant, dans ce sens, comme les souris plus âgées.

 

L’équipe a également constaté qu’une autre protéine, la EZH2, modifiait l’ADN dans le gêne de la CXCL12, l’empêchant de s’activer. En vieillissant, le taux de EZH2 dans le gêne de la CXCL12 augmente chez la souris. En utilisant un médicament qui bloque la fonction de la EZH2 chez les vieilles souris, ils ont constaté qu’elles récupéraient la production de CXCL12 et perdaient par conséquent leur capacité de régénération cutanée.

 

Les mêmes constatations ont été confirmées sur de l’épiderme humain. Tout comme chez les souris, les lésions cutanées chez les jeunes personnes déclenchent la production de CXCL12 qui diminue dans une peau humaine plus âgée. Des expériences supplémentaires ont été menées afin de démontrer que la EZH2 est à la base de la perte de production, avec l’âge, de la CXCL12 dans la peau. Dans ce cas, l’épiderme de souris et celle de l’homme se sont comportées de la même façon.

 

Leung a émis la théorie que la formation de cicatrice chez les jeunes souris est préférable du point de vue de l’évolution car la rapidité est une qualité dominante. La régénération tissulaire est un processus long ; il faut un mois à une lésion cutanée pour se régénérer, contre 3 à 5 jours pour la cicatrisation. Selon lui, chez un jeune animal, il est préférable de guérir le plus rapidement possible afin de lutter pour sa propre survie un jour de plus ; une réponse rapide est préférable et une guérison imparfaite est donc tolérable.

Les chercheurs planifient des essais cliniques avec le médicament plérixafor, un inhibiteur de la CXCL12 connu et approuvé par la FDA, afin de tester son efficacité pour prévenir la formation de cicatrices chez l’homme. Ils espèrent que cette approche apportera des bénéfices à de nombreux types de lésions tissulaires humaines, y compris dans le cas de la maladie génétique épidermolyse bulleuse, une maladie bulleuse extrêmement débilitante, ou chez les patients victimes de brûlures.

Source : Science daily; Skin wounds in older mice are less likely to scar; 25/09/2018

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