Cela peut donner la chair de poule, mais l’asticothérapie fait son retour dans la médecine contemporaine. Cette antique pratique consiste à utiliser les larves de la mouche verte pour nettoyer les tissus nécrosés présents dans les plaies chroniques, méthode courante pendant la guerre civile américaine. Bien que cela puisse sembler archaïque, la recrudescence des cas de diabète ainsi que la résistance de certaines bactéries aux médicaments ont incité les scientifiques à se tourner vers le passé pour trouver de nouvelles solutions. Aujourd’hui, pour certaines organisations l’asticothérapie n’est plus une solution du dernier recours dans le soin des plaies chroniques.
Les résultats compensent-ils l’aspect répugnant du traitement ?
L’asticothérapie pour le débridement des plaies a été approuvée par la Food and Drug Administration en 2004, mais son efficacité a longtemps été controversée. En 2002, l’International Journal of Tissue Repair and Regeneration publiait les résultats d’une comparaison entre l’usage des asticots pour éliminer le tissu nécrosé et la thérapie conventionnelle. Selon cette étude, dans 80 % des cas les plaies avaient été entièrement débridées grâce aux larves alors que la thérapie conventionnelle n’avait permis d’éliminer totalement le tissu nécrosé que dans 48 % des cas.
en revanche, en 2009, un étude menée sur 267 patients et publiée sur le British Medical Journal comparait les résultats de l’asticothérapie à ceux du débridement traditionnel à base d’hydrogel pour le traitement d’ulcères de jambe. L’étude prenait en compte la quantité de tissu nécrosé éliminé, mais également le taux de guérison et la douleur endurée par les patients. Si le débridement de la plaie par les asticots était nettement plus rapide, il n’y avait aucune différence significative dans le taux de guérison par rapport à la thérapie par hydrogel, et les patients soutenaient que l’asticothérapie était plus douloureuse.
Les larves font leur boulot là où d’autres procédures échouent
L’asticothérapie est souvent considérée comme la méthode du dernier recours. Cependant, une étude de 2003 publiée par le Diabetes Care Journal de l’American Diabetes Association a conclu que, là où d’autres techniques de débridement avaient échoué, l’asticothérapie avait éliminé en moyenne 67 % de tissu nécrosé en plus par rapport à cinq semaines de traitements conventionnels continus. Cette procédure est en outre une option valable pour certains patients qui ne peuvent se soumettre à la chirurgie à cause de l’anesthésie.
Source : Advanced Tissue, Creepy-Crawly Ancient Practice Making a Comeback in Contemporary Wound Care, 16/08/2017